UNE ÉVALUATION D’IMPACT DU SUBSIDE IMPULSION MOINS DE 25 ANS
Rapport de recherche n°55
Ce rapport présente les résultats d’une recherche sur l’évaluation des aides à l’embauche Impulsion moins de 25 ans introduites en juillet 2017 en Wallonie. Ce dispositif s’adresse aux demandeurs d’emploi de moins de 25 ans qui n’ont pas de diplôme d’études supérieures. Pour les moins scolarisés d’entre eux, aucune condition de durée de chômage n’est exigée. Les diplômés de l’enseignement secondaire supérieur doivent être inoccupés depuis au moins six mois pour être éligibles. L’aide, d’une durée maximale de trois ans, prend la forme d’une allocation de travail mensuelle versée au travailleur et déduite du salaire net payé par l’employeur. Si on la compare au revenu mensuel minimum garanti, elle représente une réduction salariale de 25% à l’embauche.
Le dispositif Impulsion moins de 25 ans a pour objectif d’inciter les employeurs à créer de nouvelles opportunités d’embauche pour les jeunes chômeurs peu scolarisés. Notre étude vise à vérifier si cet objectif a été atteint : les perspectives d’emploi du public cible sont-elles plus importantes de ce qu’elles auraient été si les aides à l’embauche n’avaient pas été mises en place ? Pour répondre à cette question, nous exploitons une méthode d’évaluation causale qui utilise un groupe de chômeurs peu scolarisés qui viennent d’avoir 25 ans comme point de référence, au regard duquel la situation d’emploi des jeunes éligibles peut être confrontée et l’effet net du programme identifié. Cette méthode est appliquée à un grand ensemble de données administratives du Forem.
Selon nos résultats, le dispositif Impulsion moins de 25 ans n’a pas permis de relever le taux de retour à l’emploi ni la durée passée en emploi des chômeurs peu scolarisés de moins de 25 ans. Les subsides n’ont donc pas incité les employeurs à recruter davantage ces travailleurs et génèrent des effets d’aubaine. Ce résultat démontre que les programmes qui mettent l’accent sur un retour rapide au travail ne sont pas efficaces pour les jeunes avec un faible niveau de compétences. Il faut au préalable leur offrir un socle de compétences suffisant via des formations professionnelles ciblées. Selon d’autres études, des aides à l’embauche peuvent favoriser une insertion durable en emploi pour des jeunes avec un certain niveau de qualification et sans emploi depuis quelques mois. Une des clés de leur succès semble être l’octroi de subsides plus importants sur une période limitée.
Ecoutez le cinquième épisode du podcast de l’IWEPS consacré à cette publication : https://www.iweps.be/podcast-de-liweps/