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Para-urbanisation et péri-urbanisation en Sambre-Avesnois : les réceptacles de l’étalement et l’émiettement urbain

publié par ADUS : Agence d'Urbanisme de la Sambre le 29 mars 2018

Les populations de Sambre-Avesnois se sont montrées avide de para-urbanisation (l’exode vers les villages) et péri-urbanisation (l’habitat linéaire prolongeant les espaces urbains).

Se sont mixées ici considérations financières (les disparités fiscales et foncières) et sociologiques (l’attirance pour la campagne, l’engouement pour la maison individuelle, la recherche de l’entre soi).

Le mouvement a été favorisé par la possibilité croissante d’accès à la voiture.

Pourtant les méfaits de l’étalement urbain ont vite été identifiés, qu’ils soient sociologiques (ségrégation sociale, village dortoir), paysagers (impact sur le bocage, disparition de points de vue remarquables, des constructions éloignées de l’identité architecturale …), environnementaux (déclin de la biodiversité, accroissement des émissions de GES et de la pollution atmosphérique), financiers (à la fois pour les particuliers et les comptes publics) ou économiques (disparition de terres agricoles).

Durant la 1ère décennie du 21ème siècle, en Sambre-Avesnois, 1 300 ha ont été artificialisés, majoritairement suite à la construction de logements.

Les communes rurales regroupent une part importante de cette artificialisation.

Mais plus que l’artificialisation, c’est l’émiettement qui pose problème.

La Sambre-Avesnois ne souffre pas simplement d’un volume élevé d’artificialisation au regard de ses caractéristiques démographiques, plus grave : elle voit rarement de grandes surfaces perdre leur caractère naturel, elle subit plutôt un processus continu d’artificialisation éclatée en de multiples opérations de petites tailles disséminées sur tout son territoire.

Pour inverser ces tendances pourraient être appliqués les principes suivants :

  • renforcer la densité, ce qui amène à privilégier les constructions dans les centres urbains et bourgs ruraux
  • privilégier les communes disposant des gares d’une part et d’équipements et services publics d’autre part
  • tirer parti des espaces disponibles au sein des enveloppes urbaines

Mais adopter ces principes ne peut suffire si pour la population péri-urbanisation et para-urbanisation restent perçues comme le graal.

Pour atténuer cette tendance, il est nécessaire de restaurer le prestige de la ville, ce qui passe par une autre façon de vivre en ville, plus qualitative.

Ceci suppose la réhabilitation des espaces publics, qui ne doivent plus être de simples interstices entre les constructions mais devenir supports de programmations paysagères, écologiques, sportives, ludiques, récréatives.

Il est également nécessaire de faire émerger un habitat répondant aux aspirations de la population. Dans certaines communes des opérations d’habitat intermédiaire, avec entrées individualisées et espace extérieur, atteignent cet objectif. En parallèle il est nécessaire de réinventer l’habitat individuel dense.

Voir l'étude