Regards statistiques n°14
Ecoutez le podcast consacré à cette étude ici : https://www.podcastics.com/podcast/episode/familles-monoparentales-etude-des-situations-de-garde-denfants-de-parents-separes-319785/
Ce numéro de Regards Statistiques se penche sur la question des familles monoparentales et recomposées, en fonction de la manière dont est organisée la garde des enfants. L’objectif est de pouvoir mieux cerner les différentes configurations familiales – monoparentalité, famille recomposée, garde partagée de manière égalitaire entre les deux parents… – tant du point de vue de leur fréquence que des situations socio-économiques qui y sont associées.
Pour la première fois, on étudie la situation des enfants à partir de données d’enquête qui permettent de mesurer le temps passé chez le parent interrogé. Si la grande majorité des enfants (les trois quarts) vivent avec leurs deux parents (soit environ 1 800 000 enfants en Belgique, dont 500 000 en Wallonie), la situation des enfants de parents séparés est assez diversifiée, même si la garde confiée à la mère reste largement majoritaire. En effet, parmi les enfants qui n’habitent pas avec leurs deux parents, environ deux sur cinq vivent tout le temps avec leur mère (soit environ 230 000 enfants en Belgique, dont 100 000 en Wallonie) et un sur six vit la plupart du temps avec elle, mais en passant vraisemblablement une partie des vacances et des week-ends chez leur père (soit environ 90 000 enfants en Belgique dont 40 000 Wallonie). À l’opposé, seul un enfant de parents séparés sur vingt vit principalement chez son père (soit environ 30 000 enfants en Belgique, dont 15 000 en Wallonie).
Les familles recomposées sont relativement peu fréquentes, puisque seul un enfant de parents séparés sur cinq vit avec un beau-parent. Si les pères séparés se remettent plus souvent en couple que les mères séparées, la majorité des beaux-parents sont des beaux-pères et non des belles-mères. Cette différence s’explique par le fait qu’il y a plus de parents seuls qui sont des femmes que des hommes.
Les différentes configurations sont associées à des niveaux de vie très différents, liés au niveau de diplômes, au statut d’emploi et à l’existence d’une pension alimentaire. Les enfants en garde partagée égalitaire ont en moyenne un niveau de vie proche des enfants de parents non séparés. Par contre, ceux qui vivent tout le temps avec leur mère font face à beaucoup plus de difficultés. Cependant, on ne peut toutefois attribuer la totalité de ces différences de niveaux de vie à la séparation et à la manière dont celle-ci s’est déroulée. En effet, les profils des parents dans les différentes situations ne sont pas les mêmes.