Après trois années de quasi-stagnation de l’économie française, la croissance s’accélère de +0,6 % au 1er trimestre. Elle repose en grande partie sur la consommation – volatile – des ménages bénéficiant d’une restitution du pouvoir d’achat grâce au recul du prix du pétrole, au niveau bas des taux d’intérêt et à un euro faible. Cette situation également favorable aux échanges extérieurs profite à la région : les exportations continuent leur progression, abaissant le déficit commercial à son plus faible niveau depuis trois ans.
Malgré ce contexte de reprise et différentes mesures gouvernementales de soutien, l’évolution de l’emploi reste toujours négative.
Alors qu’un besoin exceptionnel de main d’œuvre dans les entreprises nordistes de transports et entreposage avait soutenu l’économie locale en fin d’année, les destructions reprennent en région depuis janvier (-0,1 %) essentiellement dans l’intérim.
Pour le 6e trimestre consécutif, la construction subit la plus forte dégradation tous secteurs confondus (-1,4 %). À l’origine d’un quart des défaillances nationales, ce secteur a perdu 12 500 postes depuis avril 2012. Ces destructions représentent 55 % des pertes d’emploi régionales, soit six fois plus que le poids économique du secteur.
Face au dynamisme démographique, la croissance n’est pas encore suffisamment riche en emploi pour faire refluer durablement le chômage. Au 1er trimestre, 12,9 % des actifs du Nord – Pas-de-Calais déclarent rechercher un emploi, 2,9 points au-dessus du taux national.
La dégradation du marché du travail se poursuit ce trimestre mais la situation régionale reste plus favorable qu’en moyenne nationale (+0,8 % contre +1,6 %).
Si les demandeurs d’emploi âgés de plus de 50 ans apparaissent les plus affectés, la politique active en faveur des jeunes déployée depuis 2012 semble difficilement prolonger ses effets. Après la hausse trimestrielle de +0,3 %, 72 130 personnes âgées de moins de 25 ans sont inscrites à Pôle emploi.