L’accessibilité à l’emploi dépend à la fois de la localisation de l’emploi et des comportements de mobilité des actifs. Ces derniers diffèrent en fonction de la profession exercée, mais aussi entre les hommes et les femmes, ou selon la situation familiale. En outre, la mobilité croissante des actifs renforce la concurrence sur les marchés locaux du travail et modifie l’accessibilité à l’emploi selon les territoires de résidence. Aux côtés des principales villes de l’aire métropolitaine de Lille, qui présentent l’accessibilité la plus élevée à l’emploi, se dessinent des territoires associant fonctions résidentielles et productives, localisés à proximité de plusieurs grands pôles ou comportant des pôles intermédiaires. Toutefois, ces territoires changent selon le groupe social : la Pévèle présente des critères favorables d’accessibilité pour les cadres qui y résident, quand la Flandre intérieure apparaît mieux positionnée pour les ouvriers. Selon les espaces, l’accessibilité décroît différemment pour les groupes sociaux dont le profil de mobilité est plus restreint. Par exemple, pour les emplois ouvriers, les femmes gardent une accessibilité soutenue dans les cœurs urbains, mais amoindrie le long du corridor minier ou dans les espaces périphériques, comme dans l’Avesnois. Lorsque les configurations familiales se traduisent par un frein à la mobilité, comme pour les familles monoparentales, l’accessibilité à l’emploi est considérablement affaiblie.