Ce tome de l’Atlas Nord-Pas de Calais Picardie est consacré à la région en mouvement. Les mobilités des personnes et des marchandises y sont caractérisées au-delà des seuls flux de déplacements. Elles sont replacées dans des éléments de contexte (aspects historiques, caractéristiques physiques et humaines du territoire, forces d’attraction externes et internes, équipement en infrastructures, politiques et acteurs …) qui sont eux-même des déterminants ou des conséquences des mobilités. Cette approche est à considérer comme une première mise en situation : les évolutions, les interactions avec des aspects économiques, sociaux et environnementaux, sociétaux …, ainsi que les traductions spatiales considérées à l’échelle de la nouvelle région, sont autant d’éléments propres à interpeller les différents acteurs publics et privés.
Sur certains sujets, le changement d’échelle qu’implique le territoire de la nouvelle région s’accompagne en effet d’un changement de perception. Les zones limitrophes des parties Nord-Pas de Calais et Picardie, passent ainsi d’une position de périphérie à une position de centre géographique. Les mobilités s’inscrivent désormais dans des espaces aux caractéristiques plus diversifiées. L’armature urbaine, la taille des villes, les complémentarités entre réseaux,la densité du réseau ferroviaire et la façon dont les mobilités peuvent fédérer le territoire, y apparaissent aussi dans une palette élargie. Si nous nous intéressons aux pulsations du territoire, elles font alors ressortir davantage les déficits d’accessibilité hors automobile de certaines zones, tandis que des villes apparaissent rythmées par les cadencements des TER.
Quant aux temps d’accès par le train, ils font ressortir des systèmes conçus dans des logiques territoriales différentes, mettant par exemple en évidence la difficulté à faire un aller et retour dans la journée par des liaisons transversales infra-régionales.
En revanche, certaines constantes demeurent : les forces d’attraction extérieures que sont d’une part l’Ile-de-France et d’autre part les ports du Benelux, sur les flux de marchandises traversant la nouvelle région, en sont une illustration parlante nous invitant à considérer le nouvel ensemble régional dans son contexte européen.
Aborder la question des mobilités et des services qui leur sont associés suppose de tenir compte de réalités spatiales hétérogènes appelant le cas échéant une gradation des réponses. A l’évidence, des défis nouveaux apparaissent en termes d’articulation urbain-rural, de disparités territoriales et sociales, de développement local, de nouvelles mobilités. Ils mettent en scène de nouveaux voisinages régionaux. Ils interrogent le devenir des gouvernances. Compte tenu de l’importance de la compétence mobilité des voyageurs pour les collectivités, les politiques et les partenariats en matière de transport et de mobilité joueront un rôle déterminant dans la trajectoire, dans l’appropriation et dans la cohésion territoriale de cette nouvelle région.
Cinq rubriques sont abordées dans ce tome : les éléments de contexte ; les réseaux ; les mobilités et les flux ; les services à la mobilité ; les acteurs et la gouvernance.