Le renoncement aux soins alors que les dispositifs de couverture sociale existent peut interpeller les professionnels, les décideurs, les financeurs. Il questionne tellement qu’un Observatoire dédié au phénomène de non recours aux droits et services existe depuis2012 : l’ODENORE. Son fondateur Philippe Wavrin a assuré la coordination de cette étude en parallèle avec une étude menée en région Auvergne-Rhône-Alpes par des étudiants de l’Ecole de Santé Sociale Sud Est.
L’objectif est de comprendre, au travers des divers témoignages, comment les professionnels de l’accompagnement social peuvent être un atout majeur pour les institutions, afin d’agir contre le renoncement aux soins de leur public.
Cette étude a été initiée dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Réalisée dans le cadre du groupe de développement social de l’Université de Lille 3 en collaboration avec la Caisse Primaire d’Assurance Maladie du Hainaut, elle s’inscrit dans le cadre du PRAPS : Programme Régional d’Accès à la Prévention et aux Soins des plus démunies.
Cette étude porte sur le non- recours et le renoncement aux soins des personnes en situation de grande précarité dans les territoires du Hainaut Cambrésis et des Flandres. Elle s’est principalement déroulée dans des centres d’hébergement et de réinsertion sociale et des associations d’aide alimentaire. La démarche s’inscrit sur la base de trente-six entretiens, le public fréquentant les structures et les professionnels de l’accompagnement social.
L’étude met en avant les conditions de vie des personnes en situation de précarité. Elle s’intéresse également à la vie quotidienne de ces personnes : mobilité géographique et liens sociaux. Pourquoi et comment la précarité induit une place différente accordée à la santé au regard des difficultés sociales qu’elles vivent au quotidien.
Les causes et les raisons de non-recours sont diverses. Endogènes, parfois, elles sont liées étroitement au parcours de vie des personnes. Les administrations jouent également un rôle dans ce phénomène, les difficultés étant multiples, les démarches à effectuer se complexifient. L’étude s’est également attardée sur les pratiques des professionnels de santé qui peuvent avoir impact sur le non recours.
Enfin, cette étude met en exergue le rôle des travailleurs sociaux, des bénévoles ainsi que des institutions chargées de délivrer des prestations sociales. Les difficultés rencontrées par les uns et les autres et au travers de ces témoignages, les perspectives de solutions en favorisant et en développant le travail en réseau.